Quelques conseils pour ceux qui voudraient s'essayer au labeur au pays de Siam, au lieu de profiter pleinement de la vie dans ce pays de cocagne.
Beaucoup de choses ont déjà été écrites sur le monde du travaille en Thailande. Mon propos ici est de partager quelques remarques personnelles tirées de mon expérience et adapter à notre culture française, parfois assez différente de la culture anglo saxonne à laquelle la majorité des ouvrages fait référence.
Comme partout la médiocrité managériale est permise et même assez commune, mais le fait des locaux ou des chinois. Celle venant des occidentaux est assez sévérement sanctionnée : équipes qui démissionnent en bloc et autres fantaisies de ce genre. Il existe aussi certains postes qu'il vaut mieux ne pas occuper même si leur contrôle semble stratégique, je pense notamment à la fonction achat. Cet emploi est dangereux, je vous le confirme sans paranoia, l'ayant expérimenté...
Quelques principes de base :
Gardez toujours le sourire, cela peut paraitre niais mais si vous ne le faites pas vous perdrez toute forme de respect et serez vu comme 'celui qui ne peut pas se controler', en d'autres termes vous perdrez la face. Quand on viendra vous expliquer que l'on ne peut pas résoudre un problème en vous arguant des aneries innombales, accentuez votre fameux
sourire et dites 'vraiment? mais vous êtes si habile d'habitude pour traiter ces problèmes'.
Les thailandais aiment toujours
travailler en groupe, ou au moins à deux, essayez de contrarier le moins possible cette tradition et vous vous apercevrez de l'augmentation de la productivité. Faîtes cependant attention, si vous n'y prêtez garde on vous conduira fort certainement à multiplier le nombre des membres de l'équipe. Ne le faîtes pas, préférez augmenter les salaires ou les conditions de ceux qui travaillent déjà avec vous. Si vous augmentez les membres de l'équipe votre productivité déclinera et le nombre de problèmes augmentera. Méfiez vous du trop entendu 'ici la main d'oeuvre ne coutent pas chère'. C'est faux, l'emploi réellement qualifié n'est pas si bon marché que cela.
Vous verrez peu de thailandais Thai aux postes de managements, ceux ci étant majoritairement controlés par des thailandais d'origine chinoise
Vous serez agréablement stupéfié de la capacité des thailandais à gérer de multiples taches en paralèlle. Un peu moins peut être de leur difficulté à n'en finir ne serait ce qu'une.
La corruption existe et la limite est parfois floue entre la tradition de petit cadeaux et l'achat de faveurs. Le fournisseurs choisi n'est pas forcément le meilleur pour le prix ou la qualité il peut même avoir le pire produit au cout le plus élevé. La plus grosse conséquence de cette corruption est, en général, le blocage de l'entreprise : chacun attend son petit cadeau et tant que la négociation n'est pas terminée, pas de ré approvisionnement, maintenance, et autres prestations!
Patience et pas de jugement premier degré. Ce qui vous indigne est peut être une façon habile de vous communiqué vos propres erreurs.
Faites vous respecterEt puis sachez que certains de vos mots préférés mettront une bonne ambiance au sein de vos équipes, je pense par exemple au fameux Pla Ning, qui veut dire quelque chose comme 'le poisson fou'. L'anglais ici est vraiment spécifique et un peu éloigné de celui que vous avez pu apprendre, mais finalement il s'apprend très bien et même si tous le monde ne s'exprime pas dans cette langue, la communication professionnel dans la langue de Shakespear est quand même plus aisée que dans notre bonne France.
Enfin je vous conseille de
développer une forte aptitude à travailler dans le bruit... et la musique pop thai.
La hièrarchie est très important et pas forcément basée sur la compétence mais plus sur l'âge ou le droit "d'ainesse". Mais il y a toujours une hièrarchie paralèlle, informelle, mais toute aussi efficace. Elle s'occupe plus de support socio psychologique (écouteur-amplificateur de problèmes), ce qui peut confiner aussi à la diffusion de rumeurs diverses.
Pour les fonctions transverses, très à la mode en Europe, oubliez! Cela ne fonctionne pas. Déjà être consultant est peu respecté, alors n'être le chef de personne et donner du travail à tout le monde est pour le moins mal vu, au pire ignoré. C'est en général les situations qui font craquer les farangs.
Il est à noter le rôle important de l'éducation médiocre du pays, ou plutôt son inaptitude à développer l'esprit critique. Le niveau est volontairement bas pour permettre à la classe dirigeante de profiter d'une main d'oeuvre bon marché et docile (la critique du système politique est ainsi réduite). Cette même classe dirigeante envoye, bien sûr, ses enfants étudier à l'étranger.
Enfin, les thailandais adorent travailler dans des entreprises internationales. Pour eux c'est la garantie d'un meilleur salaire et ils se sentent un peu Robin des Bois, prenant au riches pour redistribuer aux nécessiteux...
Bonjour Laurent, Je m'appelle moi même laurent et viens d'arriver sur Bangkok dans le but d'y trouver un travail. Ton blog est très intéressant, une mine d'informations incroyables à portée de click ;)
RépondreSupprimerConcernant cet article, je voulais te questionner : tu parles de la difficulté à travailler en thailande dans la fonction achat, or c'est precisemment le type d'emploi que je recherche en premier. Y’aurait-il qqch que je devrais savoir? des précautions à prendre, dans quel type d'entreprises et ai-je mes chances ?
(je réponds déjà aux annonces sur JobsDB et bangkokpost)
Merci infiniment de ta réponse !
A bientôt